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Ceci est un hack de batterie de prothèse, c’est-à-dire qu’à la place de la batterie d’origine et suite à plusieurs tests de compatibilité, nous avons réussi à la remplacer par une batterie facilement trouvable dans un magasin et surtout dix fois moins cher. Le prix c’est une chose, mais en France, ma prothèse est prise en charge, je ne débourse pas de frais, alors pourquoi j’ai hacké ma prothèse ?
Parce que j’en ai marre d’être dépendant d’un chargeur que je dois emmener partout : il est évidemment différent de celui du laptop, du portable ou de l’appareil photo. Parce que je veux recharger ma prothèse avec un câble pour smartphone, pour ne pas avoir la « charge » mentale d’une prothèse qui peut tomber en panne de batterie subitement, à cause du froid ou d’un oubli quand je suis en déplacement ou en soirée.
Ceci n’est pas une main bionique futuriste. C’est tout simplement une pince électrique sur laquelle sont collés, scratchés ou aimantés une batterie et son chargeur micro USB, un smartphone et un chargeur de voyage.
Il s’agit d’une main électrique classique (design des années 70 Ottobock), une pince qui est d’habitude recouverte d’un gant à apparence humaine et qui coûte 5 000 euros si la sécu sociale n’est pas là pour financer cette somme. En noir, c’est une batterie d’appareil photo standard (LPE10 7,4 V 1 000 mAh), en remplacement de l’autre batterie. La carte électronique a été retirée du boîtier qui sert d’habitude à recharger la batterie de l’appareil photo avec un câble USB (cette carte rehausse la tension de 5 V à 7,4 V). Le téléphone tient grâce à un support magnétique qui permet un support intéressant quand on n’a qu’une main. En dessous, en blanc, c’est une Power Bank, une batterie externe qui permet de recharger un téléphone et qui, dans ce cas, recharge également la prothèse. Le système chargeur + batterie coûte environ 50 euros et un peu de temps dans un fablab est nécessaire pour bidouiller tout ça (1 jour).
Technologiquement, il n’y a pas une grande innovation, certes, mais il y a la satisfaction de l’avoir fait, d’être un peu plus indépendant lorsque l’on est un humain qui est dépendant de la technologie. L’innovation réside surtout dans la diversité des solutions technologiques proposées et qui peuvent être conciliées. Je suis sûr que Mac Gyver aurait fait la même chose !
Vive la liberté ! Vivent les ports USB !
Pour résumer, ceci est une prothèse hybride : nous avons intégré une batterie d’appareil photo ainsi qu’un chargeur micro USB à ma prothèse. Bientôt, l’emboîture sera imprimée en 3D puis, un peu plus tard, ce sera la main qui sera remplacée par un modèle open source. Ainsi, j’aurai une prothèse sur laquelle j’ai le pouvoir d’agir en cas de panne, car j’ai décidé que je voulais savoir de quoi est constituée la main que je porte tous les jours, afin de pouvoir la contrôler et non l’inverse.
Les différentes étapes de fabrication sont disponibles sur le Wiki de my Human Kit sous le nom Batterie Prothèse USB
Clair, net, précis. Informatif et non culpabilisant. Tu as un sacré coup de main. Pierre Freyssinet