Jeux vidéos, football et philosophie: c’est possible

Comment jouer aux jeux vidéos quand on ne peut pas ? C’est à dire, comment on fait quand on ne peut pas manipuler les manettes ? On peut faire les commentaires de foot, ça j’adore ! Ou regarder, mais on finit par se poser des questions, à force de voir ses potes se transformer en beauf à chaque fois qu’une baballe touche un filet ou passe une ligne blanche…

J’avais lâché l’affaire avec les jeux vidéos, mis en place tout un procédé de croyance qui m’arrangeait bien, j’étais en quelque sorte « auto pas déterminé ».

« Trop vieux pour ça, c’est un truc des djeuns, et puis ça va être trop compliqué pour adapter une manette, ça vaut pas Alex Kidd, c’est trop cher et une perte de temps… »

Bon et puis, avec MHK on est allé au Stunfest, on a rencontré l’équipe de Cap Game, de Handigamers, j’ai vu des gens jouer avec leur menton et Jonathan Ménir faire des courses de voitures avec sa manette ultra adaptée. Ça a (r)éveillé un truc à l’intérieur de dedans de moi, ma technique d’auto pas détermination en était toute bouleversée. Les petites briques de croyances qui s’étaient empilées à ce sujet son tombées d’un coup, laissant place à un autre mur avec écrit dessus : T’as envie ou t’as pas envie ?

J’ai donc filé illico presto dans le premier magasin de jeux vidéos, acheté une manette d’arcade d’occasion avec l’idée de mettre la manette de direction à droite afin d’appuyer sur les boutons avec la main gauche. Le Humanlab est l’endroit idéal pour tester ce genre de choses : Un boîtier imprimé en 3D, un poste à souder, quelques photos pour repérer le montage, des gens pour aider, bref, tout pour bien faire et apprendre en même temps.

Le meilleur reste à venir : lors d’une visio avec des ados durant un atelier Education, Handicap et Numérique dans un collège, j’ai pu expliquer mon idée qu’ils ont ensuite modélisée via un logiciel de CAO. A Noël, je reçois alors dans ma boite mail un fichier imprimable que les jeunes ont donc dessiné sur Tinkercad. De retour au Humanlab en janvier, je m’empresse d’imprimer la pièce qui a été aussitôt installée sur ma manette de jeu. Ils ont même écrit « One Manchot » dessus (le nom d’un show que j’aimerais faire).

Dorénavant, je peux comprendre et vivre cette sensation d’excitation ultime lorsqu’un ballon passe (ou pas) la ligne du but et pousser un hurlement primaire à chaque fois que je marque un goooooooooooalllll !!! Alors bon, pas de pitié dans les jeux vidéos, c’est un univers bien représentatif du monde dans lequel nous vivons : vitesse, tactique, écraser l’autre, être le meilleur….J’ai encore perdu 4-1 hier soir…

Ce qui me plaît dans cette histoire c’est d’avoir fait des rencontres, cette sensation d’avoir fait évolué mes idées, d’avoir été à l’écoute de mes besoins. Participer à un projet qui a impliqué les idées de tout le monde, ça m’enrichit et ça fait grandir !

Moral de l’histoire :

Pas besoin d’être vainqueur pour avoir la sensation de gagner.

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